Parce que l'art éclaire nos vies.

Archives de novembre, 2012

Nos enfants nous accuseront

Hier soir, j’ai eu la chance d’écouter le documentaire «Nos enfants nous accuseront» de Jean-Paul Jaud. Le film traite de la corrélation entre les problèmes environnementaux (par exemple, l’épandage de pesticide en agriculture industrielle) et la multiplication des cas de cancer. Le film suit l’exemple de la commune de Barjac dans le Gard qui, durant les années 90 a décidé de rendre sa cantine scolaire 100 pour cent biologique dans le but de favoriser une santé optimale chez les enfants dans cette région où l’agriculture est proéminente.

 

Malgré la longueur du film, le film était très intéressant. Je vous le recommande très fortement.

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Alors on Jase! ou l’art du bavardage télévisuel

Vous connaissez l’émission de télé Alors on Jase?

Alors on Jase, c’est l’émission de télé de fin de matinée de la télé de Radio-Canada. La particularité de cette émission, c’est qu’elle représente un genre télévisuel informel de plus en plus répandu, la télévision bavardage ou pour paraphraser RBO, Parler pour rien dire, parodie du nom d’une ancienne émission de télévision de Janette Bertrand. Le concept de ce type de télévision, c’est de remplir le temps d’antenne en jasant de tout et de rien (mais plus souvent de rien).

«Un peu de papotage avant de s’attaquer aux choses sérieuses est un peu comme se laver les mains avant un repas. Mais ça peut aussi devenir du remplissage qui finit par engloutir toute la conversation, un rituel de lavage de mains qui ne débouche jamais sur un repas satisfaisant.» Comme le dit si bien cette phrase tiré du texte Parler pour parler de Dora Zhang portant sur le bavardage et paru dans la revue Nouveau Projet du printemps-été 2012, Alors on Jase semble n’être qu’un ramassis de remplissage sous forme de bavardage télévisuel.

Au départ, ce «genre» était plutôt répandu en radio souvent dans les chaînes musicales. De plus en plus, ce genre se transmet en télévision principalement à TVA, LCN, V et maintenant Radio-Canada Le fait que ce genre de télévision apparaît maintenant chez Radio-Canada m’apparaît comme une aberration étant donné l’historique d’émission de qualité à la télévision de Radio-Canada.

La nouvelle apparition de ce genre télévisuel à la télé de Radio-Canada découle probablement des coupures conservatrices à la société d’État puisque ce genre de télévision coûte relativement peu chère à produire étant donné le peu de recherche sérieuse sur les sujets présenté lors de ce genre d’émission. Disons que le fait qu’on reste dans le commentaire d’humeur ne demande pas vraiment de recherche, on n’a qu’à dire ce que l’on pense et tant pis si les informations que l’on dit sont vraie. Ce genre d’émission devrait sûrement se multiplier dans les prochaines années sur les ondes de la télé publique canadienne.

Personnellement, j’espère sincèrement que les prochaines émissions de la télé de Radio-Canada seront plus recherchés intellectuellement et plus intéressantes que Alors on Jase!


Snowloops – Vlooper aka NRV Loopa

Faisons une incursion du côté de la musique.

J’ai récemment téléchargé l’album Snowloops de Vlooper aka NRV loopa. Vlooper, c’est un des porte-étendards d’un style de musique appelé Piu-Piu. Le Piu-Piu, c’est un style de musique électronique à cheval entre le hip-hop et la musique électronique expérimentale. Les membres les plus connus de la scène Piu-Piu, qui soit dit en passant est presque exclusivement québécoise, sont Vlooper, KenLo Craqnuques, Kaytradamus, K6A, Maxime Robin, ALAIZ, etc.

De mon côté, mon artiste Piu-Piu préféré est sans contredit Vlooper. Je l’ai d’abord découvert dans le groupe hip-hop Alaclair Ensemble. Je me suis par la suite attardé à ses albums avec sa femme Modlee. Dernièrement, Vlooper a sorti son deuxième album solo, album intitulé Snowloops.
L’album est assez court, comme la plupart des albums de Piu-Piu. Les pièces aussi sont assez courtes. Il y a 2 apparitions de Modlee qui sont vraiment géniale sur l’album. Je trouve personnellement que Modlee est une excellente chanteuse et j’aime la plupart de ses apparitions. J’aime particulièrement la chanson Bag Lady (Erykah’s) ft Modlee. De plus, l’album est gratuit (Vous pouvez quand même donner ce que vous voulez comme argent). Je vous conseille donc de vous procurer cette sympathique galette produite par Music is my Sanctuary.


Liliane est au Lycée – Est-il indispensable d’être cultivé?

Après s’être intéressé à la détérioration de la mission première des universités dans une logique marchande, quoi de mieux que de s’intéresser à la culture en général.

Les Français sont un peuple qui semblent vénérer la culture générale, ce qui ne semble pas être vraiment le cas dans les pays anglo-saxons. En fait, l’expression «Culture générale» n’existe pas en anglais. Mais pourquoi est-ce que ce peuple cherche tant à être cultivé?

Dans ce livre, Normand Baillargeon, l’auteur explique les problématiques qui entourent la culture générale telle qu’on la connait. Il exprime le fait qu’elle est sexiste, classiste, raciste, occidentalocentriste et ethnocentriste. Il exprime aussi le fait que certains éléments nécessaires à une bonne culture sont souvent peu valorisé par la société. Prenons comme exemple les mathématiques. Eh oui, les humains d’aujourd’hui souffrent pour la plupart d’innumérisme. L’innumérisme, c’est comme l’analphabétisme mais avec les chiffres. Les jeunes d’aujourd’hui ont peur des mathémathiques et il est même très bien vu de ne pas aimer les mathématiques. Pour l’auteur du livre, cela est un énorme problème.

Par contre, même la culture générale d’aujourd’hui n’est pas parfaite, il faut quand même continuer de l’enseigner. Naturellement, il faut que cette culture générale soit enseignée dans les écoles. Mais il y a aussi un autre lieu qui devrait servir à l’acquisition de la culture générale pour les gens: les médias. Malheureusement, les médias sont de moins en moins cultivés principalement à cause du fait que chaque média appartient quasiment aux même groupe médiatique. Cela fait en sorte que les informations seront souvent pareil dans les médias appartenant au même groupe de presse.

Et finalement, Normand Baillargeon exprime le fait que la culture générale rendra probablement les gens meilleurs.

texte écrit le 13 janvier 2012


Université Inc. – Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir

J’étais un lecteur. J’ai arrêté de lire. J’ai décidé de recommencer à lire.

Je ne sais pas quel fût le déclic mais ce que je sais, c’est que, lorsque je suis revenu dans la maison familiale à Montréal pour les vacances de Noël, ma mère m’a présenté le livre «Université Inc. – Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir» d’Éric Martin et Maxime Ouellet. J’avais entendu parler de ce livre depuis quelques temps. Il faut dire que je milite dans le mouvement étudiant depuis environ 3 ans. J’ai donc jugé qu’il serait intéressant que je lise ce livre question de mieux comprendre quel sont les arguments contre la hausse des frais de scolarité que les auteur avancent. Dans mon cercle d’ami, j’ai des amis qui sont farouchement opposés à toute hausse des frais de scolarité. Certains sont même pour la gratuité scolaire. Je fait d’ailleurs parti de ces gens. J’ai aussi des amis qui sont opposé à la hausse des frais de scolarité de 325$ sur 5 ans que le gouvernement Charest a prévu à partir de 2012. Ces gens-là trouvent que cette hausse est beaucoup trop élevé mais ils considèrent que les étudiants devraient faire plus leur part pour le financement des universités. Certains sont totalement pour la hausse des frais de scolarité telle que prévue dans le dernier budget Bachand. Bien sûr, je ne pense pas que ces derniers vont changer d’opinions. Peut importe ce qui va arriver, ils vont probablement continuer à croire que les étudiants devraient payer plus pour aller à l’université. Ce livre ne s’adresse donc pas à eux, mais il s’adresse à ceux qui considèrent qu’une hausse des frais de scolarité mineure permettant aux étudiants québécois de faire leur juste part serait une bonne chose. En fait, en plus de s’adresser à eux, il pourrait même leur faire changer d’avis.

Comment est-ce que ce livre peut leur faire changer d’avis. En gros, ce livre présente 8 mythes concernant la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir. Voici ces mythes.

  1. «Il faut augmenter les frais de scolarité parce que les universités sont sous-financées.»

Il est important de préciser que les universités ne sont pas sous-financés, c’est juste que l’argent disponible va dans des postes budgétaires qui ne sont pas utile à la mission première de l’université, à savoir la transmission du savoir. En gros, au lieu d’aller dans l’enseignement, l’argent va dans l’immobilier, la gestion, la recherche et la protection de la propriété intellectuelle des universités.

2. «La hausse des droits de scolarités ne réduit pas l’accès à l’université»

Malheureusement, lorsqu’on augmente les frais de scolarité, les étudiants se font moins nombreux sur les bancs d’écoles

3.«La hausse des frais de scolarité sera compensée par une augmentation de l’aide financière aux études et indexera ces frais à la valeur qu’ils avaient en 1968.»

Malheureusement, le système d’aide financière aux études est déjà déficient puisque plusieurs personnes qui en aurait grandement besoin n’y ont pas accès. Ces gens ne pourront donc pas se permettre d’aller à l’université. Déjà qu’ils ont de la misère à y aller maintenant, je vois mal comment ils pourraient se le permettre avec une hausse de 1625$. Et pourquoi 1968. Tout simplement parce que c’est la dernière année avant l’implantation d’un système d’université publique et donc accessible à tous.

4. «La modulation des frais de scolarité par discipline est plus équitable»

Certains tenants de la hausse des frais de scolarité proposent que le prix des études ne soit pas les même en fonction de la discipline d’études. Cela n’est pas une bonne chose. Admettons que je viens d’une famille pauvre, que je veut aller étudier en médecine et que ce programme est rendu beaucoup plus cher que le programme d’art. Je n’aurai pas l’argent pour aller étudier en médecine. Je ne pourrais donc pas étudier dans le domaine dans lequel je veut étudier.

5. «Il est juste d’augmenter les frais de scolarité parce qu’en investissant davantage dans leur « capital humain », les étudiants vont obtenir un meilleur salaire une fois sur le marché du travail.»

Bien sûr que si vous allez à l’université, vous allez gagner plus d’argent mais il reste que, selon une étude du gouvernement du Québec, entre 2009 et 2010, le taux horaire moyen des diplômés universitaire a chuté de 0,2%. En comparaison, les gens avec seulement un diplôme d’études secondaires complétés ont vu leur taux horaire augmenter de 2,3%.

6. «Le bas prix des études universitaires diminue la valeur des diplômes.»

En quoi est-ce que de payer plus pour aller à l’université va me permettre d’avoir une meilleure éducation. Si je tient à avoir une bonne éducation, j’irais étudier dans les pays scandinaves. C’est considéré comme un des meilleurs systèmes d’éducation au monde. Pourtant, l’éducation y est gratuite.

7. «Les dons privés ne menacent pas l’université.»

Lorsqu’une entreprises privée donne de l’argent à quelqu’un, généralement, c’est qu’elle veut quelque chose en retour. En quoi serait-ce différent lorsqu’une entreprise privée donne de l’argent à une université? Ce qui se passe, c’est que, la recherche et le développement coûte extrêmement cher pour les entreprises. Ils donnent donc de l’argent aux universités pour qu’ils fassent de la recherche et du développement à leur place. C’est donc le public qui paye tandis que l’entreprise empoche les profits.

8. «La commercialisation de la recherche universitaire va servir à financer le système universitaire.»

Ce financement découlant de la commercialisation n’aura pas lieu, principalement parce que l’argent gagné grâce à ces recherches sera réinvesti dans la protection des résultats des recherches et non dans l’enseignement.

Voilà en gros ce qu’Éric Martin et Maxime Ouellet avaient à dire concernant ce sujet. J’ai tenté d’expliquer du mieux possible ce qui était inscrit dans le livre. Si vous tenez véritablement à bien comprendre ce sujet, je vous invite à acheter le livre, qui est édité par la maison d’édition Lux Éditeur.

Rappelons aussi que le livre se termine par 4 courts textes de plusieurs personnalités publiques. Ces personnalités sont Guy Rocher, Lise Payette, Omar Aktouf et Victor Lévy-Beaulieu.

Texte écrit le 24 décembre 2011